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Philippe Lacoue-Labarthe was more than “just” a philosopher: he was someone who came to philosophy through literature and was one of the finest readers of literary texts, vide his book on Paul Celan, Poetry as Experience. He wrote poetry; he co-authered a play with Michel Deutsch, Sit venia verbo, centered on the tragi-comic figure of Heidegger in the Germany of 1945. He was an immense theater person & a major translator — we owe him excellent French translations of Holderlin’s German versions of Sophocles’ Oedipus & Antigone. This morning Libération published an obit, of which you can read the opening paragraphs below and the whole here:

Lacoue-Labarthe, la mort platonique
Philosophe, germaniste et homme de théâtre, il s’est éteint à 67 ans.
Par Jean-Baptiste MARONGIU
QUOTIDIEN : mardi 30 janvier 2007
Philippe Lacoue-Labarthe est mort d’insuffisance respiratoire dans la nuit de samedi à dimanche, à l’hôpital Saint-Louis à Paris. Philosophe, germaniste, traducteur et homme de théâtre, professeur d’esthétique à l’université de Strasbourg, il avait 67 ans.

Assise. Etait-il venu à la philosophie à cause de la très haute idée qu’il se faisait de la littérature, à laquelle il se destinait au commencement ? Ou s’était-il mis à l’écriture justement à travers les accointances de celle-ci avec l’acte même de penser, au moins depuis Platon ? Questions probablement aporétiques pour Lacoue-Labarthe et proprement circulaires, qui trouvaient pourtant chez lui une assise, un point de stabilisation dans sa conception, et de la pensée et de la littérature, comme des arts de la mise en scène.
Dans ce théâtre mental dont il est le piètre héros, le sujet moderne se sauve pourtant s’il parvient à franchir indemne l’épreuve du langage. Ce combat, chez Lacoue-Labarthe, n’a pas été que métaphorique, lorsqu’on songe que la langue philosophique, qu’il s’est agi pour lui de parler et de refuser à la fois, n’est autre que celle de Martin Heidegger. A travers quel équilibre instable, entre respect et rejet, peut-on accueillir la grandeur vivifiante de l’oeuvre tout en continuant à se (dé)battre contre la noirceur éthique du philosophe allemand ? Une génération de philosophes français est passée par là ; Lacoue-Labarthe est celui qui, certainement, a été le plus loin dans ce questionnement inépuisable, orientant et sans doute marquant ses lectures de Hölderlin, Diderot, Celan, Blanchot, Rimbaud, Benjamin, Marx… jusqu’aux romantiques allemands.
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